La « War Game » toujours pas exposée en salle de réddition
2001
L'Union
« L'oeuvre commandée par la ville en janvier… 1993 au sculpteur-plasticien Christian Lapie, la table en béton rose vif incrustée d'armes-jouets et de troupes en fer à béton a été payée avec bien du mal. Mais elle n'est toujours pas exposée salle de la Reddition . L'affaire est toujours en justice.
«Je ne baisserai jamais les bras. J'ai créé une oeuvre in situ suite à une commande de la ville de Reims et de l'Etat.
Je n'accepte pas qu'elle ne soit pas exposée comme prévu dans la pièce contiguë à celle de la salle où a été signée la Reddition allemande dans la nuit du 7 au 8 mai 1945. De plus mon oeuvre est remisée Dieu sait où. Outre que j'ai perdu le bénéfice d'une exposition importante lors du 50°anniversaire de la capitulation allemande, j'estime qu'il y a violation du droit moral de l'artiste. »
Comprendre…
Résidant à Val de Vesle, mais souvent parti de part le monde : Allemagne, Japon, Cameroun, Canada, etc. où ses réalisations sont appréciées (Lire par ailleurs), Le Champenois Christian Lapie ne réalise toujours pas pourquoi suite « à une incroyable chaîne de petites lâchetés » pour reprendre les propos d'un journaliste parisien, la ville de Reims en est arrivée à renier sa signature et sa commande. Sept ans après, l'artiste voudrait vraiment comprendre les tenants et les aboutissants de la saga de son oeuvre baptisée « War game », une sculpture volontairement provocatrice certes, mais « pour répondre au cahier des charges de la commande » et validé tout à la fois par la ville et le Fond National d'Art Contemporain (Lire par ailleurs).
Alors si le temps passe, Christian Lapie n'entend pas signer sa reddition. Après avoir obtenu une victoire au tribunal de grande instance en mai 1995, une fin de non recevoir en novembre 1998 par un TGI qui s'est déclaré incompétent au profit du tribunal administratif, l'artiste a saisi le tribunal administratif en décembre 1999 pour réclamer à titre principal l'exposition de « War Game ». Cette fois, dans un mémoire en défense daté du 28 mars 2001, la ville estime que ce dossier ne relève pas du tribunal administratif (alors qu'elle prétendait le contraire en 1995).
S'agit-il toujours et toujours de gagner du temps ? Ou bien la nouvelle municipalité entend-elle se mettre… à table avec Christian Lapie pour trouver un compromis ? Contacté au téléphone, Mario Rossi, adjoint à la culture semble le laisser entrevoir (lire par ailleurs).
L'artiste voudrait croire, qui par ailleurs aurait aimé que lors de ses entretiens avec François Mitterand, Jean Pierre Elkabach ose demander au Président de la République la raison pour laquelle les services de l'Elysée avaient fait à ce point diligence pour répondre aussi rapidement à la requête de la veuve du criminel nazi le général Jodl offusquée par le travail soit disant « inconvenant » de Christian Lapie."
Alain Moyat